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Clan Shogun Hamachi Kenogami

Clan Shogun Hamachi Kenogami

Bienvenue à toi guerrier, tu trouveras ici toutes les légendes du clan Kenogami

Les amants maudits de la vallée sous les brumes (partie 1)

Publié par Steve sur 9 Novembre 2016, 10:59am

Les amants maudits de la vallée sous les brumes (partie 1)
Le Bushidô nous apprend dans sa sagesse que la vertu première de l'art de la guerre est de construire la prospérité d'un peuple par l'accession à une paix durable; les conflits et le sang étant parfois une voie inévitable pour confronter le mal et la folie des hommes. 

Ainsi le seigneur Hamachi, shogun protecteur des portes du nord et du clan des Kenogami, se trouva soucieux dans le premier printemps suivant la lune rouge de la 16e année du grand dragon. Depuis les mois d'hiver, se massaient à ses frontières du sud, les troupes du Shogun Hiro Hitatake. Ce dernier avait progressé militairement par ruse et agression en conquérant village après village, clan après clan. Bien que le seigneur Hamachi demeura confiant en ses forces et en la valeur légendaire de ses guerriers samouraï, les incursions des mercenaires sans honneur du seigneur Hiro sur son territoire et les agressions commises envers les paysans ne pouvaient être tolérées.

Le conseil du clan délibéra longuement: partir en guerre pour écraser le seigneur Hiro alors qu'il s'enlisait toujours sur les chemins boueux du sud ou envoyer des émissaires de paix pour raisonner l'homme de stratégie en lui et en arriver  à une paix profitable pour les deux clans? Les seigneur Vaguel et maître Kenogami étaient partisans d'une guerre éclaire ne laissant aucune possibilité de repli aux armées du clan Hitatake. Dame Yulan et et dame Lilyyy étaient plutôt en faveur de donner une dernière chance à la paix avant que le premier sang des Kenogami ne soit versé. Hamachi trancha, ce serait la paix. Il ordonna alors à Dame Yulan et au seigneur Vaguel de préparer le voyage d'un légation de paix qui irait à la rencontre le seigneur Hiro et de sa cour dans la vallée du fleuve Yashamuro. 

La vallée du Yashamuro était fertile et des rizières  riches et verdoyantes s'étendaient à perte de vue. Sur les pentes de la vallée, des milliers de pêchers et de cerisiers, étaient chaque année porteur d'une récolte abondante. Les forêts de cèdres centenaires et de pins se montrait giboyeuse et  les marais environnants abritaient grues et canards sauvages à profusion. Les champs d'herbes grasses rendus fertiles par les crues printanières du fleuve permettaient l'élevage du célèbre bœuf Yagu qui faisait la réputation de la contrée. 
 
La cité fortifiée du seigneur Hiro trônait au sommet de la colline de Honshu qui surplombait la vallée. En dépit de toute les richesses d'un pays autrefois prospère et paisible, les paysans vivaient douleur et tourment, arasés par les mercenaires chinois à la solde de leur seigneur. La misère et la maladie s'étaient emparées du peuple,  écrasé jour après jour sous le poids des taxes visant à supporter la soif de pouvoir et les guerres incessantes de leur Shogun.

C'est par un matin brumeux que la légation de paix du seigneur Hamachi fit lentement apparition en contrebas de la colline d'Honshu. Depuis son entré sur le territoire du seigneur Hiro, le groupe se savait suivi et épié  par les nombreux espions du maître des lieux. Tout au long du chemin, le désœuvrement et la pauvreté des paysans choquaient  le cœur et l'honneur des guerriers d'Hamachi. 

Hamachi chevauchait le grand Akira au pelage aussi noir qu'une nuit sans lune, grand méhara de tous les chevaux du mont Nobunaga, compagnon du premier jour de notre seigneur. Suivait dame Yulan revêtue de sa plus belle robe de cour de soie brodée de fils d'or et d'argent. Son carquois de flèches aux plumes de phénix et son arc d'ébène étaient portés en bandoulière et rappelaient à tous quelle redoutable guerrière elle savait être. Suivait le général  Vaguel, prince du clan des Kenogami, favori parmi les favori du Shogun.  Son casque d'or, ornée de bois de cerf et ses Katanas à manche d'ivoire avaient su rallier et guider tel un phare les guerrier d'Hamachi dans les plus sombres moment du cœur des batailles.  Les 499 samouraï de la garde rapprochée du Shogun fermaient la marche, étincelant sous leur armures de cuir rouge. L'étendards au rossignol, emblème sacré du clan flottait dans le vent léger de ce matin trop calme. Le Seigneur Yong Chi, la noble dame Roxanne et le Seigneur Rogal , alliées de longue date d'Hamachi s'était joint à la délégation espérant eux aussi conclure une paix durable pour leurs peuples et leurs clans.

L'entrée des nobles seigneurs du clan Kenogami dans la cité fortifiée de la colline d'Honshu se déroula sans encombre mais sous forte escorte. Comme il fallait s'y attendre le seigneur Hiro exigea avant le début des pourparlers que le seigneur Hamachi laisse le gros de ses troupes dans la plaines s'étendant en contrebas. Après un long voyage, les négociations allaient enfin pourvoir s'ouvrir. 
 
Le cortège du shogun Hamachi s'immobilisa devant la grande porte de bronze de la citadelle d'Hiro. Un peu partout autour d'eux, des soldats chinois sales et hirsutes se  tassaient autours de feux de camps qui libéraient une fumée âcre, presque étouffante. Une odeur nauséabonde de viande pourrie et de pisse s'élevait de leur campement crasseux. L'esplanade de pierres qui courait au pied de la muraille sombre de la porte principale offrit  une vision d'horreur encore plus effroyable aux courageux cavaliers du clan Kenogami.
 
Trois cages d'acier étaient accrochées à la muraille froide. De pauvres suppliciés y mouraient de faim et de soif, accablés par la fumée et la chaleur écrasante de la cité. Trop faible pour se défendre, l'un d'entre eux, toujours vivant, sentait ses chairs dévorées à travers les barreaux par trois corbeaux avides. Une pancarte accrochée au dessus de sa cage, rappelait son crime: ne pas avoir payé les taxes dû à son seigneur. 
 
De part et d'autre de la porte d'entrée, une douzaine de jeunes hommes vigoureux, avaient été battu, dénudés et crucifiés. Des clous souillés traversaient leurs poignets et leurs chevilles et plaquait leur pauvre corps impuissant sur les lourds montant de bois  rougis du sang séché de précédentes victimes. Chacun d'eux semblaient taire sa souffrance, tête baisée, les joues constellés de larmes.
 
Le noble Hamachi, mis alors pied à terre avec détermination et s'avança vers les crucifiés. Son regard  en disait long sur la colère qui l'habitait face à tant de cruauté. Le seigneur Vaguel et Dame Yulan était prêt à protéger leur maître à la moindre alerte. Trois archers qui l'escortaient avaient déjà bandé leurs arcs et visaient le bivouac engourdi des guerriers chinois. S'approchant du plus jeune, le vieux Shogun lui demanda de sa voix douce: Fils, quel crime a tu bien pu commettre pour mériter ce terrible sort? Qui t'a conduit ainsi jusqu'aux portes du trépas? Dans un souffle, le jeune homme lui répondit en relevant des yeux voilés de larmes: j'ai refusé de servir dans l'armée du tyran Hiro. Ils sont venu nous chercher dans la nuit,ils nous ont tous attrapé, battut et enchaîné comme des chiens mon seigneur. 
 
Hamachi le reconnu aussitôt. Dans son village on l'appelait Beast à cause de sa force et de sa vigueur dans les travaux de la ferme. À ses côté, respirait péniblement son frère Titans plus vieux de quelques années. Tous deux avaient servi Hamachi, leur Shogun, en tant que lancier et avaient appris un peu de l'art de la guerre auprès du seigneur Vaguel. Leur petit village se trouvait au sud dans les contre-forts du mont Nobunaga.  Hamachi les reconnus tous les uns après les autres, jeunes hommes portant la promesse d'un vie bien rempli au service de son clan au service d'une famille à bâtir!
 
Dans un geste leste et rapide, le seigneur Hamachi s'empara de sont robuste Katana et fit sauter l'un après l'autre les clou qui retenaient le jeune Beast à sa croix. Son corps nu et affaiblie fut retenu par les bras protecteur du Shogun, qui le déposa avec délicatesse sur le sol boueux. De sa voix forte et digne, le seigneur des Kenogami lança: Je suis le Shogun Hamachi Hishidô Kenogami , protecteur sacré des portes du nord, défenseur des deux clans et du peuple, prince régent des monts Nobunaga! Ces hommes sont les fils de mes fils et ils m'appartiennent de droit féodal! Est-il un seigneur digne de ce nom pour s'opposer à ma volonté, à mon droit et à la voie sacré du Bushidô? 
 
Une voix nasillarde provint  du chemin de ronde surplombant la grande porte de la citadelle, c'était Le seigneur Hiro Hitatake! Il devait observer la scène silencieux depuis le début, ses yeux sombres et cruels amusés par la souffrance des jeunes hommes. Son visage blafard et émacié rivé sur les moindres gestes du noble Hamachi. 
 
-Grand seigneur Hamachi, soit le bienvenu dans la cité de la vallée sous les brumes! J'honorerai le Bushidô et sa voie en signe de bonne volonté et pour que les négociations à venir se déroulent sous de favorables hospices. Que tous ici sachent que le seigneur Hiro est magnanime et puisque ces chiens sont à toi, noble Hamachi,  tu peux les reprendre et en faire ce que tu veux. 
 
Hamachi s'inclina dans un silence lourd, puis se releva replaçant son Katana dans son fourreau. Se retournant vers les seigneurs Vaguel et Yong, il ordonna avec force que les jeunes hommes soit libérés et reconduit au camps sans délai: qu'on panse leurs plaies,  qu'on les nourrisse et qu'ils soient baignées. Ils reposeront cette nuit en sécurité sous la tente de leur seigneur! Une vingtaine de Samouraï sortirent aussitôt de la colonne d'escorte pour aller secourir les malheureux. Hamachi plongea une dernière fois son regard dans les yeux du jeune Beast qui était à ses pieds. Des larmes coulaient toujours sur ses joues mais un sourire paisible éclairait désormais son visage. Il sombra aussitôt dans une douce inconscience.
 
Hamachi remonta en selle et éperonna Akira qui se cabrât dans toute sa puissance. La petite troupe se remis en mouvement au moment où les lourdes portes noirs de la citadelle s'ouvraient lentement,  dans un grincement d'acier sinistre, comme mues par une volonté qui leur était propre.  Au moment de franchir le seuil de la citadelle,  Hamachi releva la tête vers le chemin de ronde. Le seigneur Hiro avait disparu.
 
C'est le vizir électeur Siruyotaki qui vint accueillir le seigneur Hamachi et sa suite dans le grand hall de jade du palais des Hitatake. Siruyotaki était un homme de peu de mots mais d'une grande sagesse qui servait le seigneur Hiro depuis l'adolescence tout comme il avait servi son père et le père de son père avant lui. Une longue chevelure blanche encadrait un visage sans âge. Les manches de sa robe de soie sarcelle dissimulaient ses mains et son pas rapide était animé d'une énergie encore débordante. La rumeur voulait qu'il soit l'un des sept immortels nés au cœur du mont Fujiyama. La lassitude et la tristesse muette qu'exprimaient ses grands yeux bleus intriguèrent tout de suite le seigneur Hamachi et dame Roxanne qui l'avaient rencontré à quelques reprises. Siruyotaki s'inclina avec grâce et les invita à le suivre dans un long couloir aux dalles d'albâtre. 

Tout au fond de l'interminable couloir,  une arche monumentale de bois sculptée, gardée par deux énormes dragons de faïence bleue menait à la grande salle du conseil. Le seigneurs Yong Chi,  Rogal et Vaguel  ainsi que les dames Yulan et Roxannes accompagnaient le Shogun Hamachi d'un pas assuré.  Le plafond de la salle était ornée de caissons et de boiseries et était soutenu de part et d'autre par une colonnade de poutres de cèdre roux. Dans l'ombre de chaque alcôve, on devinait la présence des gardes du palais. À intervalles réguliers, des flambeaux de bronze doré en forme de dragon projetaient sur la salle une lumière ondulante. Une longue table basse avait été placée au centre de la vaste pièce sur des nattes de tatami de bambou blanc. Des coussins de soie, brodés aux armoiries de chacun de seigneurs présents indiquaient à tous quelle place serait la leur au cours des négociations. 

Le Shogun Hiro Shunzen Hitatake, lord protecteur de tous les peuples de la vallée sous les brumes se tenait là, tout au fond de la salle, sur une balustrade de bois laqué, tronant  sous les armoiries de son clan dans toute la splendeur de sa robe d'apparat. À sa droite et à sa gauche, les armures de son père et de son grand-père rappelaient le glorieux passé guerrier d'un clan autrefois redouté et respecté.

Les visiteurs s'inclinèrent respectueusement devant le maître des lieux. Comme le voulait le protocole, Siruyotaki fit les présentations et introduisit avec emphase chacun des seigneurs présents. 

Hamachi reconnue sans peine le général borgne, Lao Tsieu Trang, un vieil ennemi qu'il avait affronté lors d'une tentative d'invasion chinoise de l'île d'Hokinawa. Ce dernier devait à Hamachi la balafre profonde qui l'avait privé de sont œil droit. Les mercenaires chinois à la solde d'Hiro étaient très certainement sous ses ordres. Derrière la masse trapue de Trang se tenait le seigneur Toranagan Hiro Hitatake, premier né du Shogun et hériter présomptif du titre. Gracieux et athlétique,  il tenait davantage de son grand-père maternel, le grand seigneur Shinzo Habé, protecteur de l'empire lors des deux guerres d'invasion chinoise. D'un tempérament effacé, ses yeux traduisaient néanmoins une vive intelligence et une âme ancienne et lumineuse.  

Le General Yakamura se tenait aux côtés du jeune prince avec sont visage porcin et vérolé. Yakamura était connu pour sa grande cruauté et ses incursions punitives contre les tributs Djakaru des îles de Tseu qui avaient soulevé l'effroi de la cour impériale. L'empereur lui même lui avait ordonné d'aller pacifier cette tribut pirate qui nuisait au commerce et à la libre circulation dans toute la mer du Japon. Son armée débarqua sur l'île de Tseu alors que les seigneurs guerriers de la tribut étaient en mer et que les pêcheurs-fermiers et les cueilleurs d'algue travaillaient dans les baies de l'est de l'île. Le sanguinaire Yakamura ordonna que les enfants, les femmes et les vieillards soient conduits et enfermés dans le temple de la déesse Naya et que l'on y mis le feu. Alerté par les cries déchirants et la fumée acre qui masquait les rayons du soleil, les hommes accoururent mais il était trop tard. Les archers du général décimèrent les paysans alors qu'ils tentaient désespérément de libérer  leurs proches du brasier.

À ses côté, se tenait un homme décharné, d'une paleurs cadavérique, le mage sorcier Wasuka Nigiri. Ce dernier portait tous les signes distinctifs de l'ordre obscure des Sylfides. Les grottes de la montagne de Kami abritaient leur magie sombre et malfaisante depuis des centaines d'années. À la fin de leur apprentissage, les novices se voyait arracher les deux premiers doigts de la main gauche par le chien Ramu Riku, créature infernale dominé par le grand maître sorcier de l'ordre. Leur foi leur enseignait que l'annulaire et l'index de cette main étaient  le siège de la pitié et de la compassion humaine,  deux vertus incompatibles avec l'esprit premier de leur pouvoir maléfique. La plaie était brûlé au fer rouge et aussitôt de longues griffes d'or acérée, liées par une chaînette d'onyx étaient insérées aux trois doigts restants,  rappelant les serres meurtrières du grand dragon Skoll. Ainsi était le Gob Djabart, à la foi bijou étincelant, arme redoutable et siège du pouvoir obscur des sorciers de cet ordre. 

Alors que le vizir s'apprêtait à inviter les seigneurs à la table de négociations, une porte dérobée coulissa du côté droit du Seigneur Hiro et elle fit son entrée dans la grande salle du conseil de ses ancêtres. La Princesse Ikira s'avançait élancée et fière dans une longue robe de soie blanche, brodée de grues et d'aigrettes d'un bleu métallique. Ses longs cheveux d'un noir ébènes étaient couronnés d'un diadème d'argent, orné de fleurs de cerisiers en verre et de plumes de paons. Ses yeux d'un vert lumineux regardait résolument le seigneur Hiro, sans détour, froidement sans déférence, comme en défis. Puis,  détournant le regard elle s'attarda à la délégation du seigneur Hamachi et s'inclina avec grâce devant tous les seigneurs présents.  Elle invita les seigneurs à gagner la table de négociation souhaitant que la paix et d'harmonie président  aux débats. Elle tendit une main pâle et gracieuse au seigneur Vaguel qui l'accompagna aux côtés de son père où elle pris place. Sa beauté dépassait celle des déesses de la rivière aux perles et derrière elle, l'air embaumait le jasmin et la vanille. C'est un Vaguel en sueurs et cramoisie qui vint s'asseoir à la table de négociations à la droite de son Shogun.

Les négociations s'éternisèrent jusqu'au soir sans avoir véritablement progressées. Les seigneurs décidèrent donc de prendre congé et de se rencontrer le lendemain matin. Hamachi et sa suite, reprirent le chemin de leur camp qui avait été aménagé hors de la cité dans la plaine du fleuve Yashamuro. Sur le chemin du retour la petite troupe demeura silencieuse, éclairé par la lueur blême de la lune. Le seigneur Vaguel semblait absorbé par le vide de la route qui serpentait en pente douce jusqu'en contre-bas. Après un repas partagé dans le quartier des généraux, chacun des seigneurs regagna sa tente pour prendre un peu de repos. 

Le seigneur Vaguel n'avait pas sommeil et repassait dans sa tête,  chaque seconde de sa rencontre avec la princesse Ikira Hitatake. Le contacte délicat de sa peau dans sa main au moment de la conduire auprès de son père, l'effluve suave de son parfum et surtout le regard pénétrant qu'elle avait posé sur lui le bouleversaient encore,  éveillant en lui une émotion, un sentiment endormi. Incapable de se retrouver seul sous sa tente, Vaguel fit une ronde dans le camps s'attardant à discuter avec les samouraï réunis autour des feux et partageant avec eux bière de sarrasin et saké chaud.

Un peu ivre, Vaguel se dirigea vers la tente de son maître afin de s'assurer que tout allait bien. Les gardes s'écartèrent devant le jeune et fougueux général. L'armure de cuir  et le casque du Shogun Hamachi trônaient sous l'étandard au rossignol, sur un support de chêne qui suivait le vieux seigneur dans chaque bataille. Vaguel découvrit dans la vaste chambre du seigneur les douze jeunes paysans arrachés le matin même à la mort cruelle que leur réservait Hiro. Tous endormis et revêtus d'un pagne de lin blanc, leurs corps endormis semblaient avoir retrouvé l'énergie et la force vive de la jeunesse. Leurs cheveux avaient été lisés d'huile parfumée et nattés de fil d'or à la manière des samouraï noble maison. Ils reposaient enfin sous la protection bienveillante de leur Maître. Le noble Hamachi demeurait introuvable. 

Le seigneur Vaguel se dirigea ensuite vers les écuries. Sur sa droite, son courageux destrier Yushi, mangeait les restes de l'herbe fraîche que les palefreniers lui avait apporté au repas du soir. Vaguel plongeant un sceau dans une barrique d'eau fraîche qui se trouvait à l'entré des écuries et revint abreuver sa monture. Akira, le cheval d'Hamachi était dans sa stalle, toujours éveillé, en alerte. Vaguel s'approcha de lui et s'inclina avec respect devant le prince des chevaux des monts Nobunaga. Le sombre Akira relava la tête et Vaguel pu s'approcher. Sur un tas de paille fraîche, le noble Hamachi reposait pied nu, vêtue d'une robe de soie sombre bordée de fourrure. Vaguel le savait en sécurité pour l'avoir maintes fois retrouvé endormi auprès de son fidèle Akira à la veille des plus grandes batailles. Il repris le chemin de sa tente, la fatigue et l'ivresse commençant à avoir raison de ses dernières forces. 

Approchant de sa tente, il perçu à l'intérieur, le mouvement d'une ombre furtive. L'adrénaline éveilla ses sens engourdis, il dégaina son sabre avant de se ruer à l'intérieur. Dans l'arche menant vers sa chambre, une silhouette gracieuse lui tournait le dos, drapée d'un lourd manteau de voyage. Un regard intense d'un vert aussi profond que les forêts du nord l'arrêta dans son élan, ses jambes l'abandonnèrent comme privé de toutes forces et il s'effondra mollement sur les peaux de daims qui couvrait le sol de sa tente. La princesse Ikira était là devant lui. Se relevant maladroitement et tentant de retrouver ses moyens, le fier Vaguel plongea son regard dans celui de la noble Dame. Dans une étreinte passionnée,  ils se retrouvèrent comme s'ils s'étaient tous deux attendus et recherché pendant milles vies.  C'est au matin seulement qu'il trouvèrent le sommeil tendrement enlacés, leurs corps nu toujours frémissant de plaisir.

Vaguel fut éveillé par le soleil qui filtrait sous la porte drapé de sa tente. Comme si elle n'avait été qu'un songe, la belle Ikira l'avait déjà quitté. 
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