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Clan Shogun Hamachi Kenogami

Clan Shogun Hamachi Kenogami

Bienvenue à toi guerrier, tu trouveras ici toutes les légendes du clan Kenogami

Les amants maudits de la vallée sous les brumes (partie 2)

Publié par Steve sur 9 Novembre 2016, 11:03am

Les amants maudits de la vallée sous les brumes (partie 2)

Vaguel se leva en étirant lentement et avec délice chacun des muscles de son corps athlétique et ouvrit d'un mouvement vif la lourde toile goudronnée qui fermait l'entrée. Le soleil matinal déjà puissant envahie tous l'espace de sa lumière éblouissante. Plongeant ses mains dans l'eau glacée d'une bassine de cuivre posée là sur un trépied, le seigneur Vaguel laissa l'eau mouiller, son torse, son visage et ses cheveux bouclés. Vaguel pris conscience qu'un délicat parfum de jasmin l'envahissait, émanant de chacune des pores de sa peau. Ses pensées s'envolèrent vers les étreintes de la nuit; vers ce cœur battant d'un amour intemporel enfin retrouvé dans les méandres du Karma et les mystères de la réincarnation. 

C'est à cet instant précis que le capitaine Odin fit irruption dans sa tente. Le Shogun Hamachi le convoquait au centre de commandement afin que la délégation puisse établir sa positon de négociation. Vaguel passa un pagne de lin et enfila rapidement son kimono de soie orné de rossignols rouges évoquant les couleurs du clan.  Le seigneur Odin, l'aida à coiffer se cheveux toujours humide et à ceindre ses hanches d'une large bande de toile beige qui retenait sur son côté gauche, les deux Katana hérités de la noble maison de son père. Accompagné d'Odin,  il se dirigea à grands pas vers la tente du conseil de guerre. Vaguel rayonnait!

Le Shogun Hamachi était debout près de la table des cartes, entouré des autres Shogun et de son état major.  La conversation était vive et animée lorsque Vaguel et Odin firent discrètement leur entrée. Il fut convenu que l'agenda du jour devait permettre d'établir la suprématie militaire du clan Kenogami et de ses nombreux alliés. Le rapport de force ferait pencher la balance en faveur d'une entente s'appuyant sur le principe de non-agression, non-intervention de chacun des clans. Hamachi commanda que les chevaux soient sellés et parés en vue du départ de la délégation vers la citadelle d'Hiro. Au moment de sortir de la tente,  Vaguel senti un matin ferme se poser sur son épaule.

Il se retourna. Il était maintenant seul avec son seigneur, le noble Hamachi. Des yeux gris se posaient sur lui, un sourcils droit relevé comme lorsqu'encore enfant il tentait vainement de nier ses vols aux cuisines du palais ou de dissimuler ses nombreux mauvais coups. Tous va bien fils, demanda Hamachi? Tout va bien samouraï? Soutenant le regard de son maître, Vaguel répondit frondeur: Oui mon seigneur, oui père de mon père tous va bien ne vous en faites pas...une mauvaise nuit, hantée des songes lointains du passé. Allons conclure cette entente sans délai au profit de notre peuple et de la paix.  Hamachi soutint son regard de longues minutes en silence. Vaguel compris que l'entretien était terminé et pris congé avec déférence. 

Les négociations progressèrent  rondement et en fin d'après-midi l'entente était conclue. Hamachi avait dû faire une lourde concession au seigneur Hiro afin qu'un pacte scelle le sort de la paix. Sa fille aînée, la princesse Mariko Hisuno Kenogame  épouserait le printemps suivant le prince Toranagan, héritier du clan Hitatake.  Le vizir Siruyotaki, consigna de manière minutieuse les termes de l'entente sur un lourd de parchemin de bambou tissé. L'emprunte sanglante du pouce entaillé au fil du sabre de chacun des seigneurs présents fut apposée sur le document. Les sceaux des nobles maisons vinrent marquer  les cachets de  cire d'abeille fondue liant par l'honneur les clans désormais en paix. 

Alors que le soleil commençait déjà à descendre sur les collines s'étendant à l'ouest du fleuve Yashamuro, la délégation du seigneur  Hamachi repris le chemin de son camp de base. Les nobles et les officiers se réunirent dans la tente de commandement afin de faire le points sur les délibérations de la journée et pour célébrer le traité conclu. Au moment précis où dames Roxanne s'apprêtait à porter un toast à la paix retrouvée, Siruyotaki, se matérialisa au centre de l'assemblé comme s'il avait parcouru de son pas leste le fil du temps pour ce retrouver là, en ce lieu précis, comme entre les deux battement d'aile d'un colibri. Seul un être surnaturel était capable de se mouvoir ainsi repliant temps et espace. Les 7 immortels de la légende posaient un regard aigüe sur le passé, le présent et les milles scénario des possibles en devenir. Pour eux le souffle de l'enfant naissant pouvait se confondre dans un même instant à l'explosion de matière précédant la création d'une étoile.

Siruyotaki, nimbé d'un lumière diffuse, s'adressa à l'assemblée pétrifiée: La balance est rompue en ces lieux désormais maudits. La balance du monde et des âmes a été trafiqué par les sortilèges du mage sombre. Le mal a triomphé et gagné les cœurs jadis nobles. Mes pouvoirs sont demeurés impuissant à le contrer. Fuyez dans la nuit, sans attendre car la paix que vous célébrez ce soir n'est qu'illusion. Le seigneur Hiro et ses fourbes alliés projètent de vous exterminer au levé du jour. J'essaierai de vous donner un peu de temps, partez mes seigneur, partez! Seul l'amour, la compassion et l'honneur vous permettrons de triompher et de rétablir la balance...rétablissez la balance. Hamachi épargnez le jeune prince car son cœur est demeuré pur et son âme est juste...épargnez le jeune prince, rétablissez la balance, partez mes seigneurs, partez dans la nuit dans le plus grand silence....rétablissez la balance... La silhouette de Siruyotaki, devint diaphane, presque vaporeuse puis son essence sembla se tarir.  La grande tente fut envahie par une silence lourd.

On eut dit qu'un sortilège puissant avait transformé en statut de pierre les membres du conseil de guerre. La lumière ondoyante des torches jetait sur l'assemblée immobile un éclairage irréel, presque magique. C'est Hamachi qui sorti le premier de la torpeur qui semblait s'être emparée de chacun des guerriers présents. Les ordres fusèrent comme à la veille des plus grandes batailles: Qu'on charge les chariots de tous le matériel et de toutes nos armes. Ne démontez pas les tentes et alimentez les feux afin qu'ils  brûlent jusqu'au matin. Que les chevaux soient sellés et leurs sabots enveloppés de toiles; qu'ils courent lestes et silencieux. Emportez vos arc, vos lances, vos sabres avec vous et revêtez vos plus sombres vêtements de voyage, l'obscurité est notre alliée, qu'elle nous protège dans les profondeurs  de la nuit! Samouraï,  le moindre bruit, le moindre cri seront nos ennemis mortels sous la lune; soyez furtifs comme le renard et discrets comme le cerf des montagnes.

Les hommes de troupes se mirent au travail vifs et disciplinés. Malgré la fébrilité qui y régnait, le camp semblait endormi, figé dans le silence. Deux heures plus tard tout était près. Comme pour couvrir la fuite du groupe, d'épais nuages et un brouillard dense se levaient, plongeant toute la plaine dans une obscurité presque abyssale. Les forces de la nature semblaient s'unir pour protéger la retraite de nos valeureux guerriers. 

Le Seigneur Vaguel et dame Yulan eurent l'ordre de partir en avant garde avec deux cents soldats et cavaliers en direction du palais des Kenogami. En route, ils devraient détacher des messagers afin d'alerter tous les villages du sud et chaque canton susceptible d'être attaqué par les troupes du Shogun Hiro. Les paysans et leurs familles devaient être rapidement évacués et gagner la grande Forteresse du Gouffre de Gozen. Ce serait leur refuge à tous. Le Shogun Rogal Thorn, Dame Roxannes et le Shogun Yong Chi reprirent eux aussi la route du nord pour rejoindre leurs contrées respectives. Après avoir pris des dispositions afin de mettre leur peuple à l'abris, ils devraient rejoindre Hamachi au gouffre de Gozen avec leurs meilleurs guerriers. Au moins cinq jours de marche forcée les attendaient, sans compter le risque de tomber accidentellement sur un détachement du clan Hitatake, ou sur les mercenaires chinois du General Trang.

Le capitaine Odin, commandant en chef de la flotte d'Hamachi ce vit confier une mission pour le moins mystérieuse. Il devrait descendre en barque le fleuve Yashamuro vers le sud et rejoindre le delta de la mer de corail. Là, un de ses navires l'attendrait pour faire voile vers les îles de Tseu, royaume des redoutables Djakaru, grands navigateurs et chevaucheurs des cerfs géants des  forêts d'Hibu. Hamachi était convaincu que la présence du General Yakamura dans les rangs d'Hiro ne manquerait pas d'intéresser le roi Pandora, noble souverain de la légendaire tribut.

Le jeune prince bien qu'à peine âgé de 14 ans n'avais pas tardé à prouver sa valeur guerrière en éliminant à la suite de batailles navales épiques la tribut cannibale des Vorak et les amazones vampires des îles obscures d'Idatchator. Ce faisant il avait pu ouvrir de nouvelles routes commerciales avec le royaume de Siam, l'empire de Corée et la péninsule des Kmer, faisant prospérer son peuple par le commerce de la perle noir et du corail rouge. Hamachi avait bien connu son père, mort de la main du cruel Yakamura. 

Hamachi inspecta le camps désert une dernière fois, puis montant le noble Akira, il donna le signal du départ. Les chariots les avaient précédé sur la route des gorges escarpées et profondes menant directement au gouffre de Gozen.  Accompagné de sa garde personnelle et d'une compagnie de cent cinquante archers, le noble Shogun s'élança dans la nuit déçu par la fourberie et la trahison des hommes. Il devrait finalement livrer bataille et défendre la vie et la liberté de son peuple.  Auprès d'Hamachi, chevauchaient dans le plus grand silence,  douze jeunes hommes qui savaient devoir leurs vies au courage de leur seigneur. Dressée depuis plus de deux cents ans, une austère forteresse de granit gris serait leur refuge pour les mois à venir.

Dans le plus grand secret et usant de toute sa maîtrise des essences pour dissimuler ses projets, Maître Andeki Kenogami s'était assuré au cours des deux derniers mois de rapatrier dans l'immense forteresse du gouffre de Gozen toutes les troupes disponibles dans le Royaume. Andeki avait veillé à ce que les puits profonds de la forteresse soient toujours  remplis d'une eau fraîche et limpide provenant des entrailles de la terre. Par vastes convois, des céréales, du fourrage, du riz, des pots de terre remplis de Kimshi, des tonneau de vin doux, de la viande sèché, des saucissons de gibier, d'énormes jattes de caillé, de la volaille confite et des barriques de poisson salé était venu garnir les vastes greniers de la forteresse. Ainsi il serait possible de tenir un siège qui promettait d'être long. Bien avant son départ pour le royaume de la Vallée sous les brumes, Hamachi avait confié cette mission à son frère, inquiet des attaques incessantes dans ses territoire du sud et prudent quant à l'issu incertaine d'éventuelles négociations de paix avec le seigneur Hiro.

Le gouffre de Gozen avait d'abord abrité les mines de granit qui avaient fait la fortune du clan Kenogami et permis de bâtir les ouvrages défensifs des toute la grande région des monts Nobunaga. Il y a 200 ans, L'arrière-arrière-grand-père  d'Hamachi avait offert à l'empereur Yagashi Yamoto la pierre requise pour construire le palais impérial de Kyoto. En guise de remerciement,  l'empereur avait ordonné la construction de la grande forteresse du gouffre et mobilisé pendant trente années ses plus grands ingénieurs et des milliers de tailleurs de pierre pour la réaliser. Depuis ce temps, les Shogun du clan Kenogami s'étaient vu confié l'insigne honneur d'assurer l'intendance de la puissante forteresse impériale. 

On accédait à la forteresse après avoir parcouru sur plusieurs kilomètres un sinueux sentier  qui permettait de traverser l'immense étendue boueuse et putride des marais moussus. Harcelées par les moustiques, les pluies diluviennes et la chaleur de l'été, de nombreuses armés s'y étaient enlisées et avait été décimées par les fièvres avant même d'avoir pu livrer bataille. Le sentier menait aux gorges du mont Kenzo, le plus haut sommet de la chaîne montagneuse de Nobunaga. Il se dressait tel un mur de basalte infranchissable et escarpé. Une statut colossale de l'empereur Yamoto marquaient l'entrée d'un étroit défilé qui serpentait au cœur même de la montagne. Par endroit, les falaises s'élevaient à une telle hauteur que la lumière du jour ne parvenait pas à éclairer la voie. Sur plusieurs kilomètre, le chemin des gorges de Kenzo surplombait des précipices vertigineux pour ensuite plonger à nouveau entre des parois de granit verticales devenant si étroit que seul quatre cavaliers pouvaient s'y engager côte à côte. Puis, au sortir d'une dernier virage le sentier s'ouvrait finalement sur le gouffre de Gozen. 

Vaste plateau érodé, le gouffre était entouré de toutes parts par des falaises de plusieurs centaines mètres. Adossée à la paroi la plus abrupte, se dressait l'immense forteresse de granit. Hauts de plus de cents coudés, ses murs crénelés surplombaient toute l'étendu du gouffre. De part et d'autre du monumental bastion central, deux murs d'enceinte, larges de cinquantes coudés  allaient rejoindre les falaises escarpées et permettaient de déployer près de cinq mille archers. Sur toute la longueur de ces murs, douze tours d'artillerie servaient d'assise à de puissantes catapultes à trébuchet qui pouvaient de leurs positions stratégiques atteindre sans peine les rangs de l'adversaire.

Une lente monté pavée de pierre se terminant abruptement par un abîme profond de trente coudés menait au bastion principal. Un pont-levis situé entre deux tourelles percée de meurtrières s'abaissait pour permettre l'accès à l'arche d'entrée protégé par une menaçante grille de bronze ornée de démons grimaçants. Le corps de la forteresse était constitué de sept murs d'enceinte concentriques. En cas d'invasion, des coursives de pierre permettaient aux troupes de se replier vers le centre de la citadelle pour mieux repousser l'ennemi. Une large allée de gravier serpentait en montant graduellement à l'intérieure des fortifications, franchissant à chaque niveau une massive porte de fer et de bois, doublée d'une lourde herse de bronze. Deux tourelles de pierre gardaient chacune de ces portes permettant aux archers et aux arbalétriers de les défendre sous un feu croisé meurtrier. Comme sculpté à même la paroi de la montagne,  le palais de l'intendant surplombait l'ensemble de la forteresse et donnais sur une vaste terrasse défendue par une série des catapultes incendiaires et de mortiers chinois. Le palais cachait, en ses murs,  l'entrée de l'ancienne mine qui au fil du temps avait été transformée en une succession de hautes salles servant de casernes, d'habitations, d'entrepôts et d'écuries.

Aidé du général Yamasanshan, maître Kenogami était parvenu à accomplir un travail colossal en très peu de temps. En ce début d'été,  plus de sept mille fantassins et samouraï assuraient maintenant la garnison de la citadelle. Jours après jours les villageois remontaient des région du sud pour trouver refuge à l'ombre des remparts imprenables.  Les couleurs du clan flottaient sur la majestueuse forteresse du gouffre de Gozen comme au temps jadis. Les forces de l'ombre pouvaient bien venir, elles seraient refoulées au plus profond de l'enfer.

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